Ceux qui ont pris le train au terminus

Publié le par presse-et-informations

EVOCATION 51 ANS APRES,L’EPOPEE DU 19 MARS 1962: CEUX QUI ONT PRIS LE TRAIN AU TERMINUS

                                                                                                                                

 

 

 

 

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de : Abdelkader BENBRIK

 

Déjà 51 ans depuis cette fameuse journée du 19 mars 1962. Je me rappelle de cette journée, comme si c’était hier. Des faux fédayins et faux moudjahidine, se sont montrés à partir de cette journée, Hadj Miloud qui n’a jamais participé à la lutte Révolutionnaire, sort de chez lui vêtu d’une tenue kaki, et un vieux pistolet 6/35 sur sa ceinture ainsi qu’un brassard vert blanc rouge se faisant passer pour un patriote. Abdelwahab, lui il accrocha une grenade à lacrymogène dans sa ceinture et fera le policier… D’autres se sont montré carrément avec des tenues léopards, qu’ils avaient achetées auprès de soldats français qui se préparaient au départ. Ils sont des centaines, des milliers comme Hadj Miloud, ces personnes, cette pourriture, cette vermine est allée au quartier Européen à la quête de villas quand les occupants pieds noirs terrorisés ont tout abandonné derrière eux en prenant le premier bateau.

Alors les 19 mars, c’est comme ça qu’on les appelait, ont occupé les villas des pieds noirs en faisant main basse sur tous les biens et argent laissés au nom de la Révolution. Pendant que les patriotes algériens et les vrais moudjahidines, dansaient sous les  divers rythmes de la zorna , de la flute de Cheikh hamada , le chant kabyle de Cherifa et la chanson patriotique ‘’ Nar Listiimar’’ de Mohamed Guendil l’Egyptien ,de la poèsie de Mohand Mohand et Cherif Kheddam.    Oui pendant qu’on fêtait le cessez-le-feu, une vraie pourriture d’usurpateurs s’adonnait jours et nuits à s’introduire dans les maisons des pieds noirs, à voler tous les biens.. C’était comme au 11 décembre 1960, quand le peuple algérien est sorti de son propre chef, dans la rue face aux blindés et paras de Bigeard et du 3ème REP, d’autres pourritures ont profité de casser les serrures des magasins des algériens pour s’accaparer de tout en accusant les soldats français d’être derrière ce coup.

Cette pourriture a vu le jour le 19 mars 1962, dans toutes les villes d’Algérie, à Mostaganem, à Oran, à Alger  à Annaba, à Constantine, à Blida, à Orléanville, à Philippeville, à Tlemcen,….Mais  Rappelons-nous, que c’est le patriote Benyoucef Benkhedda qui a annoncé la nouvelle du Cessez-le-feu sur les ondes de la Radio Nationale Tunisienne. Benkhedda comme son équipe du GPRA, des vrais politiciens chevronnés, reconnus par le Général De Gaulle, vont vivre cette indépendance comme un drame, puisqu’en juillet 1962, Ben Bella soutenu par l’armée des frontières, exécuta un coup d’Etat contre le GPRA de Benkhedda, qui se retire vaincu par ses frères d’armes, dont la plupart des 19 mars. Il revient en 1976, où il signe avec trois anciens patriotes de la lutte Révolutionnaire, Ferhat Abbas, Hocine Lahouel  Kheir Eddine, un manifeste réclamant à Boumediene en sa qualité de Président du Conseil de la Révolution une assemblée nationale constituante élue au suffrage universel en vue de définir une charte nationale. Les quatre patriotes signataires seront arrêtés par la S.M et mis en résidence surveillée et leurs biens sont confisqués !!! C’est le fruit de la dictature de cette époque.  Alors qu’aucun des 19 mars n’a été mis en résidence surveillée ou en prison. !

Le 19 mars 1962, est cependant l’équivalent de la nuit du destin du 27ème jour du Ramadhan, le jour du destin de ces fabulateurs, qui du néant, de rien sont devenus des « combattants » .On était encore adolescents, quand nous avons caillassé les convois de l’armée d’occupation, à chaque fois où l’occasion se présentait, l’amour de la patrie a fait aussi que certains petits camarades ont été donnés par des fils de traitres, et condamnés, le dernier a été condamné le 2 février 1962. Ces ados de la Révolution, ne se sont jamais manifestés pour revendiquer leur participation  à cette grande Révolution, spoliée par ces imposteurs, maniaques.

On croyait tous que ces ‘’19 mars’’ allaient être balayés par les vrais Révolutionnaires, mais dans la même période les moudjahidine de la wilaya V se sont affrontés aux moudjahidines de la wilaya IV, chacun disait être le maitre de l’indépendance, la cinq qui a soutenu Benbella, avec la quatre qui a dénoncé la manipulation. Le jeune colonel Chaâbani ,26 ans, avait pourtant lors de la réunion organisée à la salle Majestic  à Alger, dénoncé les infiltrés de l’armée Française au sein de l’ALN, et depuis ce jour il a été ciblé, jusqu’à son arrestation par l’ex sergent de l’armée française qui a rallié l’ALN, Ahmed Bencherif, qui devient plus vite colonel commandant de la gendarmerie nationale, qui l’avait ligoté et jeté à l’arrière d’une Land Rover, et même le colonel Bencherif avait lancé sur le visage du colonel Chaâbani une tasse de café. Malheureusement, le Colonel Chaâbani a été jugé arbitrairement à Oran condamné à mort et passé par les armes à Canastèl près d’Oran.  Un vrai Révolutionnaire fusillé par ses frères d’armes ou censés être ses frères d’armes.

Depuis, on est devenu des adultes mais on n’a pas oublié les individus du 19 mars 62. Parmi eux figurait aussi la Force Locale, c’était des appelés dans l’armée française  et les engagés infiltrés, que la France avait installés dans les villes avant de partir. Cette force aussi est devenue révolutionnaire ya bou rab !

 Daoud el khawaf ou Daoud le peureux  était toute sa jeunesse devant chez lui, il avait 18 ans, il n’ a jamais pensé rejoindre le maquis, mais quand il a reçu la convocation pour le service militaire en Janvier 1962, il a eu la chance de devenir le 19 mars 62 un agent de la Force Locale puis moudjahid, aujourd’hui il n’est plus Daoud El Khawaf mais Daoud l’opportuniste, Daoud les coopératives de construction, Daoud l’import-export, Daoud la licence d’importation, Daoud n’a jamais jeté un caillou sur le convois de l’armée française comme nous l’avions fait nous les ados en 1960 et 61. C’est toute une histoire.

L’histoire hellénistique foisonne de mythes fabuleux dont celui de l’effroyable hydre de Lerne. Il s’agit d’un monstre né de l’union de Typhon et Echidna et qui se présente sous la forme d’un serpent d’eau à corps de chien, doté de plusieurs têtes dont le nombre varie de 5 à 100 et même beaucoup plus selon des auteurs. Ces têtes se régénéraient une fois tranchées. Le monstre ravageait les récoltes et anéantissait les troupeaux du pays. En outre, l’haleine expirée par ses multiples gueules proférait un poison radical, et ce même durant le sommeil de la bête. Cette férocité n’empêcha pas Hercule de le tuer lors de l’accomplissement de ces fameux douze travaux, avec, il est vrai,  l’appui de son neveu, le héros thébain Iolaos.
Mais me diriez-vous : quelle est la relation entre ce monstre grec et l’Algérie ? La réponse c’est que le pays du soleil couchant  peut, hélas, se targuer d’avoir son propre hydre ! Il porte, certes, un nom moins énigmatique mais qui ne l’empêche pas, pour autant, d’être énormément et effectivement dévastateur. Ce monstre tentaculaire s’appelle les gens du 19 mars 62 c’est-à-dire les faux maquisards, les faux Révolutionnaires. Ils se présentent sous diverses appellations dont  Si El Hadj Flane le baroudeur, Comme Amar Bouzouar etc. Les épithètes varient selon les régions et les circonstances pour former, en fin de compte, les gueules fétides et tueuses de l’horrible bête qui a bouffé des vertes et des mures.

Selon l’article 4 de la loi du 23 février, les députés de l’assemblée Nationale française ont demandé à ce que les ‘’programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit, quant aux manuels scolaires en Algérie, ils relaient ‘’ce qui tenait lieu d’histoire officielle et magnifiaient la dimension militaire au détriment du contenu politique’’. Ces députés français ont renié, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre perpétrés par la soldatesque d’occupation. Que diront-ils, et c’est la question que j’ai déjà posée à un Sénateur français, si demain l’Allemagne décidera que les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence de l’Allemagne nazi en France durant l’occupation.

Quant aux députés Algériens, la plupart du FLN et du RND, n’ont jamais branché, même quand Abdelaziz Ziari l’ancien Président de l’APN avait mis  à ‘’’l’oubliette ‘’ le projet d’incrimination du colonialisme français en Algérie. Depuis il est devenu ministre, et le projet est semble-t-il tombé à l’eau. La Kabylie, les Aurès, le Mont du Djebel Amour, le Filaousenne et le Ouencherisse, ont tremblé sans qu’aucun Algérien indépendant ne s’est aperçu après ce précieux cadeau qui gelé le projet. L’histoire c’est l’histoire et personne des deux bords de la méditerranée ne pourra éternellement brouiller ses pistes.

A la suite de la parution de l’article 4 de la loi du 23 février, les jeunes Algériens, ont accusé les vétérans, d’avoir chassé la France de l’Algérie et que la Révolution de 1954, n’est outre qu’un complot mafieux contre la présence « positive » de la France en Algérie. Ces jeunes qui n’ont pas trouvé ni appris la vraie histoire de l’Algérie du 5 juillet 1830 au 19 mars 1962, ont tous cru à cet article 4 du 23 février. Pis encore, ils se lancent dans des aventures suicidaires à bord d’embarcation de fortune pour regagner l’autre rive. Ces jeunes nés après l’indépendance. Alors que d’autres qui sont nés avant, certains, ne cessaient de vanter, la présence française en Algérie, parmi Cheb Khaled qui a déclaré,  « Comme il a dit lui » qu’il est né sous le drapeau tricolore. L’Algérie du 19 mars est en train de perdre ses valeurs, et aucun haut responsable n’est inquiété, en particulier la ministre de la culture, le ministre des Moudjahidine, et ceux de l’éducation nationale et l’enseignement supérieur. Alors que dirons-nous de la Présidence de la République !!! Laissons l’histoire suivre son cours d’eau !?.

 Rien n’a été publié dans les journaux DZ, pour dénoncer  ceux qui ont pris le train de la Révolution au terminus, Jusqu’en 1989, la presse algérienne était organisée de telle manière que son contrôle ne posât aucun problème. Un tableau d’avancement réglait la carrière du journaliste qui accédait chaque année au grade supérieur, même s’il n’écrivait pas une ligne par mois. D’autres récompenses, elles aussi hiérarchisées, assouplissaient davantage l’échine du journaliste. Comme tous les confrères étaient voués à une  carrière sédentaire, les risques de dérapage étaient quasiment nuls. Ultime précaution.

4481720046_d208acac70.jpgC’est donc l’Etat lui-même, sur ordre de la Présidence de la République, qui créa de toutes pièces une nouvelle presse. Il le fit non pas pour le servir mais pour annihiler complètement l’influence et toute velléité de puissance de la presse publique sur l’opinion publique. Très vite. Les organes de presse relevant de l’Etat furent discrédités et poussés vers la faillite sous le prétexte de les réorganiser pour les rendre plus viables sur le plan économique. Aucun organe n’échappa à la mode de la restructuration. Leurs charges financières ont été décuplées. C’est ce qui explique aujourd’hui la faillite générale du secteur public. Toute la période de Chadli et avant elle, nous masquions nos tares par une censure officielle fictive, alors que notre premier réflexe, face à la feuille blanche, était l’autocensure. Après 1988, c’est-à-dire après cette tragique année, nous avons dû, l’étonnement passé, applaudir la nouvelle presse dite indépendante. Puisque c’était l’Etat qui la finançait… A côté de la presse, d’autres secteurs s’ouvraient à une cadence effrénée, aux nouveaux idéaux. Nos cinéastes, nos romanciers, nos économistes, nos sociologues, nos psychiatres, tous, se mirent au diapason de la  nouvelle  presse dite indépendante et entreprirent d’enterrer nos anciens discours : respect et sens de l’histoire, fidélité aux martyrs de la Révolution, défense des intérêts nationaux, soutien aux pauvres….

Effectivement, jusqu’au départ du Président Chadli, la presse ne parlait que du comité central du FLN, de certains noms de profiteurs et d’opportunistes, des ‘’19 mars’’ qui s’en foutaient éperdument de la Révolution, de ses chouhadas, et même de l’indépendance. Ils manipulaient un parti historique qui était le FLN  !!Nous avons le sentiment d’avoir servi le mauvais pays, les mauvais dirigeants, les mauvais idéaux, nous ne reconnaissons pas l’Algérie qui s’est saignée de ses meilleurs fils pour accéder à la liberté. Nous avons le sentiment d’être coupables de n’avoir pas en plus de courage que nous avons eu pour dénoncer les lâchetés et les compromissions de nos censeurs et des nôtres. Nous avons le beau rôle pour dire aujourd’hui qu’il fallait faire ceci ou cela, mais nous sommes tous complices par notre silence. Tous les algériens étaient  complices durant la période Chadli. Chacun trouvait son compte, et son petit profit. Pendant que certains opportunistes faisaient leurs beurres sur le dos de tous les militants de ce pays et se la coulent douce entre Alger et Paris et pendant que les jeunes militants et les brillants intellectuels sont marginalisés à l’extrême.

Avec les deux premiers présidents, nous nous sommes voulus révolutionnaires, militants, engagées pour les nôtres, c’est-à-dire nos concitoyens, notre pays, nos valeurs communes, notre religion,  notre histoire et nos rêves, Avec le troisième M. Chadli Bendjedid, nous avons été sommés de faire le contraire et de fouler au pied nos idéaux. C’est ainsi que depuis 1990, le journaliste algérien est devenu une hôtesse, un fossoyeur des siens. C’est vrai, le journalisme à l’algérienne mène à tout. Il y en a qui sont devenus députés, sénateurs, ministres, ambassadeurs, milliardaires. Désormais les journalistes de la nouvelle génération devront savoir à quoi s’en tenir. Désormais pour uniquement préserver son job, il ne faut jamais contrarier le DP ou le red-chef, quand ils sont en défaut, en erreur fatale… parce que tout est prémédité d’avance et bien calculé à la moindre virgule. Le message de l’information, c’est la cinquième roue de la charrette en Algérie. La pub passe avant et beaucoup d’éditeurs de journaux, ne sont outre que des commerçants incultes ignorant complètement le message de l’information, Ils sont les fossoyeurs de la démocratie de la presse en Algérie.

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